Deutscher Text weiter unten

 

La sécurité et le bonheur – Mon expérience à Athènes

Ayant travaillé dans le secteur de l’asile en Suisse pendant un an, j’ai souhaité me rendre à Athènes pour en savoir plus sur la situation des réfugiés en Grèce. J’ai donc participé pendant un mois au projet « Not Just Refugee », conduit par Leonie et partenariat avec Choosehumanity en tant que bénévole.

En colère contre l’échec de l’État grec…

Triste de voir les gens bloqués dans leur situation de vie difficile…

Déçue par la faible coopération des pays européens…

Heureuse d’avoir rencontré de nombreuses personnes au grand cœur et d’avoir vécu de beaux moments malgré la situation misérable.

Que de sentiments mitigés… Après mon retour d’Athènes, j’étais heureuse d’être à nouveau près de mes proches. On se rend toujours compte de l’importance de la famille et des amis quand on ne les a pas près de soi.

J’ai pu décider de rentrer en Suisse après quatre semaines. Avec facilité, j’ai pu réserver le billet d’avion et prendre l’avion. Malheureusement, dans le cercle de mes connaissances à Athènes, j’étais la seule à avoir ce privilège. Un contraste parmi d’autres, souvent douloureux…

« Je suis prisonnier d’un État où les réfugiés sont traités de manière inhumaine, où une décision en matière d’asile peut prendre des années, où les perspectives de trouver un emploi sont très faibles et où la protection sociale est un sujet de dérision. Alors pourquoi ne pas passer à autre chose ? Si c’était aussi simple. Dois-je payer un passeur pour 5 000 euros ? Je n’ai pas d’argent car j’ai déjà dû dépenser plusieurs milliers d’euros pour me rendre en Grèce. Dois-je acheter des documents falsifiés pour pouvoir prendre l’avion ? En raison notamment de la pandémie, les contrôles dans les aéroports sont devenus très stricts. Est-ce que je m’en vais par la route ? Je ne sais pas où se trouvent les contrôles aux frontières et si je me fais prendre, je risque plusieurs mois de prison. Je ne peux pas retourner dans mon pays d’origine. » (H., 25 ans, originaire de Guinée)

J’aurais aimé emporter dans mes bagages les personnes que j’ai rencontrées là-bas et leur promettre une vie meilleure en Suisse. Comment se fait-il que moi, parmi tous les autres, j’ai la chance d’avoir une bonne éducation, un bel appartement, de nombreuses possibilités d’emploi, une voiture et d’être près de mes proches ? Car quel que soit le pays d’où nous venons, nous avons en fait tous le même objectif : vivre une vie sécure et heureuse. Mais la sécurité et le bonheur n’ont pas la même signification pour tout le monde. Ici, j’ai peur de manquer de quelque chose parce que je ne travaillerai pas le mois prochain, des conséquences d’une vaccination ou d’un échec si je ne réussis pas un examen. Des soucis qui soudainement semblent futiles.

« Mon petit ami, qui a payé mon loyer jusqu’à présent, part en France et ne peut plus me soutenir financièrement. Il a payé 75 euros par mois pour que je loue ce petit appartement de 3,5 pièces que je partage avec huit autres réfugiés. J’ai 18 ans et je me débrouille seule depuis 12 mois. Si je veux travailler légalement, je dois donner mes empreintes digitales en Grèce. Cela réduit considérablement mes chances d’être acceptée comme demandeuse d’asile dans un autre pays européen. Et je ne veux pas passer ma vie en Grèce. Trouver un emploi illégal est très difficile parce que je suis noire et que je n’ai pas encore pu apprendre le grec correctement. Toutes les organisations d’aide que j’ai contactées jusqu’à présent n’ont pas donné de réponse ou disent que leurs capacités sont épuisées. Si je ne peux pas payer le loyer le mois prochain, je vais vivre dans la rue. » (P., 24 ans, originaire du Cameroun)

En Suisse, on nous apprend à prendre des initiatives, à prendre des décisions pour notre vie et à être autonomes. En d’autres termes, on nous apprend tout ce dont nous avons besoin pour contrôler nos vies. Pourtant, nous sommes parfois dépassés par les nombreux choix qui s’offrent à nous quant à la façon dont nous voulons la vivre : travail, famille, lieu de résidence… Le plus souvent, nous pouvons décider individuellement. Un privilège qui n’est pas universel…

« J’aimerais avoir une famille un jour, vivre avec un mari et des enfants dans un endroit, peu importe où, où nous ne sommes pas menacés en raison de nos origines et où nous pouvons avoir un revenu régulier. Ma mère m’a appris à être forte, à surmonter tous les obstacles de la vie et à chercher des solutions. Mais pour l’instant, je suis coincée en Grèce et je ne trouve pas de solution pour améliorer ma situation. Ma fille a presque un an. Comme je n’ai pas assez d’argent pour la nourriture, parfois elle ne boit que de l’eau. C’est pourquoi elle pleure souvent. Je suis moi-même engagée dans l’enseignement de l’anglais et du grec. Comme je n’ai pas de statut légal, je reste généralement dans ma chambre. Si la police me contrôle dehors, je pourrais être arrêtée. Ma situation actuelle me frustre et me prive de toute énergie et de toute positivité. J’ai la chance d’être soutenue financièrement par une organisation pendant trois mois. L’organisation m’oblige à chercher des solutions pour que je puisse vivre de manière indépendante. Mais comment ? » (S., 32 ans, originaire du Cameroun)

Nous avons tous le même cœur. Pourquoi ne pas avoir le même droit à la sécurité et au bonheur ? Une question toute simple… Qui pose la question de responsabilité solidaire, tant au plan des Etats qu’au plan individuel.

Afin de fournir aux demandeurs d’asile à Athènes un peu de sécurité, en leur apportant soutien psychologique, logement durant quelque mois et coupon de nourriture, l’organisation fribourgeoise Choosehumanity collabore étroitement avec le projet “Not just a Refugee”. L’aide apportée soulage les demandeurs d’asile pendant une certes courte période (en principe, 6 mois), leur permet ainsi d’investir l’énergie nécessaire dans la recherche d’une solution à leur situation difficile et de ne pas avoir à vivre dans la crainte de se retrouver à la rue.

J’en appelle ici à votre solidarité afin de permettre à ce projet de se poursuivre. Tout don, si petit soit-il, est déductible des impôts. Il suffit d’effectuer un versement sur le compte Raiffeisen de Choosehumanity (IBAN CH53 8080 8003 7079 7644 0), en mentionnant mon nom sous la rubrique « commentaires ».

Un grand merci déjà à toutes et tous !

Olivia Gauch

Düdingen, le 4 mai 2021

 * * * * *

Über Sicherheit und Glück – Meine Erfahrung in Athen

Seit einem Jahr im Asylwesen in der Schweiz tätig zog es mich nach Athen, um vor Ort mehr über die Flüchtlingssituation in Griechenland zu erfahren. So half ich während einem Monat bei „Not just a Refugee“ als Freiwillige mit, einem neuen Projekt geführt von Leonie in Zusammenarbeit mit Choosehumanity.

Wütend über das Versagen des griechischen Staates;

Traurig, Menschen in ihren schwierigen Lebenssituationen zu sehen;

Enttäuscht von der schlechten Zusammenarbeit der europäischen Länder;

Glücklich, viele herzensgute Menschen kennengelernt und trotz der miserablen Lage schöne Momente erlebt zu haben.

Viele gemischte Gefühle also. Nach meiner Rückkehr von Athen war ich froh, wieder in der Nähe von meinen Liebsten sein zu dürfen. Wie wichtig die Familie und Freunde sind, wird einem immer wieder bewusst, wenn man sie nicht bei sich hat. Mir war es möglich, nach vier Wochen zu entscheiden, in die Schweiz zurückzukehren. Ohne zu zögern habe ich das Flugticket gebucht und bin geflogen. Leider war ich im Kreis von meinen Bekanntschaften in Athen die Einzige, die dieses Privileg hatte. Und dies ist nur einer von vielen Kontrasten.

„Ich bin gefangen in einem Staat, in welchem Flüchtlinge menschenunwürdig behandelt werden, ein Asylentscheid Jahre dauern kann, die Perspektive auf eine Arbeitsstelle sehr schlecht und die Sozialhilfe zum Lachen ist. Wieso also nicht weiterziehen? Wenn das so einfach wäre. Bezahle ich einen Schmuggler für 5‘000 Euro? Mir fehlt das Geld, weil ich bereits mehrere Tausend Euro für den Weg bis Griechenland ausgeben musste. Kaufe ich gefälschte Dokumente, damit ich in ein Flugzeug steigen kann? Nicht zuletzt wegen der Pandemie wurden die Kontrollen an den Flughäfen strenger. Laufe ich einfach so los? Ich bin mir nicht sicher, wo die Grenzkontrollen stattfinden und wenn ich geschnappt werde, drohen mir mehrere Monate Gefängnis. Zurück in mein Heimatland kann ich nicht.“ (H., 25-jährig, Guinea)

Am liebsten hätte ich die Leute, die ich dort kennengelernt habe, einfach in meinem Gepäck mitgenommen und ihnen ein besseres Leben in der Schweiz versprochen. Wieso habe gerade ich die Chance auf eine gute Ausbildung, eine schöne Wohnung, viele Jobmöglichkeiten, ein Auto und die Nähe meiner Liebsten? Denn egal von welchem Land wir stammen, eigentlich haben wir doch alle das gleiche Ziel: ein sicheres und glückliches Leben zu verbringen. Nur bedeutet Sicherheit und Glück nicht das gleiche für jedermann. Ich habe hier Angst vor einer Lücke, weil ich nächsten Monat nicht arbeite, vor den Folgen einer Impfung oder vor dem Versagen, wenn ich eine Prüfung nicht bestehe. Sorgen, die plötzlich überflüssig erscheinen.

„Mein Freund, der mir bis jetzt die Miete bezahlt hat, reist weiter nach Frankreich und kann mich nicht länger finanziell unterstützen. Er hat für mich monatlich 75 Euro für die Miete dieser kleinen 3.5 Zimmer-Wohnung bezahlt, die ich mit acht anderen Flüchtlingen teile. Ich bin 18 Jahre alt und seit 12 Monaten alleine unterwegs. Wenn ich legal arbeiten möchte, muss ich meinen Fingerabdruck in Griechenland geben. Das verschlechtert die Chancen sehr stark, in einem anderen europäischen Land als Asylsuchender angenommen zu werden. Und ich will nicht mein Leben in Griechenland verbringen. Eine illegale Arbeitsstelle zu finden, ist sehr schwierig, da ich schwarz bin und noch nicht richtig griechisch lernen konnte. Alle Hilfsorganisationen, die ich bis jetzt kontaktiert hatte, haben entweder keine Antwort gegeben oder sagen, dass die Kapazitäten momentan ausgeschöpft sind. Wenn ich die Miete nächsten Monat nicht bezahlen kann, lebe ich auf der Strasse.“ (P., 24-jährig, Kamerun)

Uns wird gelehrt, Initiative zu ergreifen, Entscheidungen für unser Leben zu treffen und selbständig zu sein. Also alles, damit wir unser Leben im Griff haben. Trotzdem überfordern uns manchmal die vielen Möglichkeiten, wie wir es gestalten möchten. Job, Familie, Wohnort; wir können grösstenteils individuell darüber entscheiden.

„Ich möchte gerne mal eine Familie haben, mit einem Mann und Kindern an einem Ort leben, egal wo, wo wir nicht wegen unserer Herkunft bedroht werden und ein regelmässiges Einkommen haben können. Meine Mutter hat mich gelehrt, stark zu sein, jede Hürde im Leben zu überwinden und nach Lösungen zu suchen. Momentan sitze ich aber in Griechenland fest und finde keine Lösung, meine Situation zu verbessern. Meine Tochter ist fast ein Jahr alt. Da ich nicht genug Geld für das Essen habe, trinkt sie manchmal einfach Wasser. Deshalb schreit sie oft. Ich selber beschäftige mich mit Englisch- und Griechischunterricht. Da ich keinen legalen Status habe, bleibe ich meistens in meinem Zimmer. Wenn mich die Polizei draussen kontrolliert, kann es sein, dass ich verhaftet werde. Meine momentane Situation frustriert mich und raubt mir jegliche Energie und positive Einstellung. Ich habe das Glück, während drei Monaten von einer Organisation finanziell unterstützt zu werden. Die Organisation verlangt von mir, nach Lösungen zu suchen, damit ich selbständig leben kann. Aber wie?“ (S., 32-jährig, Kamerun)

Wir haben alle das gleiche Herz. Wieso bloss nicht das gleiche Recht auf Sicherheit und Glück? Um einigen Asylsuchenden in Athen wenigstens ein kleines bisschen Sicherheit zu geben, unterstützt die Freiburger Organisation Choosehumanity mit dem Projekt „Not just a Refugee“ (Nicht nur ein Flüchtling) die Flüchtlinge finanziell und in einem Coaching. Die Organisation übernimmt die Miete während ungefähr sechs Monaten und händigt monatlich einen Essensgutschein im Wert von 20 Euro aus. Die Hilfe entlastet die Asylsuchenden wenigstens während dieser Zeit und erlaubt ihnen, die Energie in die Lösungsfindung ihrer schwierigen Situation zu investieren und nicht in der Angst leben zu müssen, auf der Strasse zu landen.

Ich appelliere an Ihre Solidarität, damit dieses Projekt weitergeführt werden kann. Jede Spende, wie klein auch immer, ist steuerlich absetzbar und kann auf das Raiffeisenkonto von Choosehumanity (IBAN CH53 8080 8003 7079 7644 0) mit meinem Namen als „Mitteilung“ überwiesen werden.

Ich danke euch von Herzen!

Olivia Gauch

Düdingen, 4. Mai 2021